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PROJET DE MISE EN PLACE D’UN SOUTIEN SCOLAIRE POUR LES ÉLÈVES DE L’ÉCOLE EPP GENDARMERIE 2, ABOBO (Abidjan)

1 Données du problème
2 Objectifs
3 Actions
4 Conclusions

1 Données du Problème :
Le soutien scolaire à des enfants d’un quartier populaire d’Abidjan nous paraît être une activité propice à favoriser l’engagement bénévole de lycéens ou d’étudiants auprès de leurs cadets, de les encadrer dans leur travail scolaire, de les ouvrir à la culture et de limiter l’échec scolaire, encore trop fréquent.
Cette action va se faire au sein de l’école EPP Gendarmerie 2 qui fait partie d’un groupe scolaire et qui, comme la plupart des écoles publiques du pays, a des effectifs pléthoriques.
CP1:56 élèves, CP2:68 CE1 : 78 CE2:70 CM1:77 et CM2:81.
Les difficultés scolaires que connaissent les élèves sont en grande partie liées à ces effectifs. Les enfants trop nombreux, serrés sur les bancs, ont beaucoup de mal à concentrer leur attention.
D’autre part, ils sont tous issus de familles en grandes difficultés, qui n’ont pas forcément les moyens intellectuels et financiers d’encadrer leurs enfants dans leur travail scolaire. La plupart des parents ne sont que peu concernés par ce qui se passe en classe.
Les instituteurs ont toutes les peines du monde à rencontrer les parents, à obtenir les carnets de santé exigés. Beaucoup d'enfants ont des parents divorcés, vivent chez des tuteurs. Certains sont utilisés comme domestiques, se lèvent dès 5 h le matin pour accomplir les tâches domestiques avant d’aller en classe. Dans certaines classes, seuls dix enfants ont les livres exigés. On s’échange les stylos, les ardoises d’un bout à l’autre de la salle de classe, d’une classe à l’autre. Les parents n’ont les moyens de payer qu’un bic qui sert pour l’ensemble de la famille.
Ceci renforce l’agitation des élèves, le manque d’attention et de concentration.Une autre difficulté que connaissent ces élèves tient dans la langue d’enseignement : le français. L’apprentissage du français devrait être une priorité pour ces enfants qui parlent nouchy, le français des rues. Or, l’impératif n° 1 est de finir le programme coûte que coûte, sans suffisamment tenir compte du rythme propre des écoliers. Ainsi on trouve des élèves qui, à la fin du cycle d’études primaires ne savent toujours pas écrire leur nom.
Enfin, pour les élèves les moins déshérités, qui ont la chance de recevoir à domicile les services d’un maître de maison, les instituteurs ont constaté que ces derniers étaient la plupart du temps en décalage par rapport aux exigences scolaires et perturbaient les enfants plus qu’ils ne les aidaient.
Enfin, les conditions d’enseignement sont précaires : les chaises ont récemment été volées, il n’y a plus de portes ni de lumière dans les classes. Au vue de cette situation, il nous a semblé utile de mettre en œuvre pour ces élèves un programme d’accompagnement scolaire en étroite collaboration avec les instituteurs de l’EPP Gendarmerie 2, sous la direction de Monsieur VAH.

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2 Objectifs :
L’action répond à un double objectif : d’une part, lutter contre l’échec scolaire en offrant aux enfants un soutien individuel dont ils ne peuvent trop souvent pas bénéficier en classe en raison des effectifs, ni à la maison. La plupart des parents ne sont pas en mesure d’encadrer le travail scolaire de leurs enfants, ni de payer des précepteurs pour combler ce déficit.
Nous croyons qu’un soutien individualisé permettra à l’enfant de prendre confiance en lui, de combler certaines lacunes, d’acquérir des méthodes dans l’organisation de son travail, et développera en lui curiosité et goût de la connaissance. Nous espérons que les résultats scolaires de l’enfant s’amélioreront sensiblement et qu’il pourra poursuivre ses études le plus longtemps possible. L’objectif étant d’amener l’enfant à être autonome et responsable dans son travail. La relation qui ne manquera pas de se tisser avec le bénévole sera importante pour l’enfant au delà de l’aspect purement scolaire. Cet adulte relais assurera un suivi psychologique et affectif de l’enfant, ce qui lui évitera de partir à la dérive.D’autre part, l’implication de lycéens et d’étudiants dans cette action bénévole a pour but de les responsabiliser et de leur faire prendre conscience qu’ils doivent être les principaux acteurs du développement de leur pays.
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3 Description de l’action :
L’action se déroulera dans les locaux de l’école EPP Gendarmerie 2 après la fin des cours, le mercredi et le samedi matin. Les bénévoles auront la responsabilité d’un à quatre enfants qu’ils suivront tout au long de l’année scolaire, une à deux fois par semaine suivant leurs disponibilités, pendant 1h30. Les enfants seront désignés par les instituteurs, qui choisiront en priorité les élèves les plus en difficultés scolaires ou familiales. Aucune participation financière n’est exigée de la part de l’enfant, à qui le soutien sera proposé. L’accord préalable des parents sera sollicité.Les bénévoles seront formés et suivis par les responsables de Dunia et par les instituteurs de l’EPP, qui veilleront à la cohérence de ce soutien avec leur enseignement quotidien.
Partenaires
Seront impliqués dans la mise en place du projet, son déroulement et son suivi, le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation de Base, l’Inspecteur de l’Enseignement Primaire d’Abobo, les instituteurs de l’EPP Gendarmerie 2, sous la direction de Monsieur Vah, Monsieur Mouhamadou KOUROUMA, diplômé de l’INFS (Institut National de Formation Sociale), les membres de DUNIA Arts et Cultures Côte d’Ivoire et ses bénévoles, la bibliothèque scolaire d’Abobo.
Déroulement de l’action

L’action débutera à compter du mois de janvier 2002.Les bénévoles seront préalablement sélectionnés en fonction de leur niveau d’études et de leurs motivations. Ils suivront une petite formation assurée par les différents partenaires du projet et qui les amènera à comprendre les bases de la psychologie de l’enfant et de la pédagogie. Chaque bénévole aura la responsabilité d’un à quatre enfants, une à deux fois par semaine pendant 1h30. Au cours des premières séances, il essayera de faire un bilan des acquis de l’enfant, en langue française, en lecture, en écriture, en calcul et de mesurer ses difficultés et ses lacunes. Il remettra un rapport à l’instituteur et aux responsables de Dunia qui l’aideront à orienter son action en fonction des besoins spécifiques de l’enfant.
Par la suite, la séance pourra se dérouler en deux temps : une première période de 45 min environ, sera consacrée au travail scolaire confié par l’instituteur, à la révision des notions apprises au cours de la semaine, à l’apprentissage des leçons et à la lecture. L’accent sera mis sur l’acquisition de méthodes de travail qui permettront à l’enfant d’être autonome dans son apprentissage.Une seconde période de 30 à 45 min, sera consacrée à des activités plus ludiques mais ayant un caractère pédagogique. Le bénévole lira une histoire à l’enfant, le fera dessiner ou inventer une histoire, jouer une scène de théâtre, décrire une image, etc… Ses activités ont pour rôle de développer l’imaginaire, la capacité de communication et d’expression de l’enfant. Le bénévole rédigera un petit rapport à la fin de chaque séance qu’il remettra régulièrement aux responsables de DUNIA et aux instituteurs concernés. A la fin de l’année scolaire, un nouveau bilan sera établi qui permettre de mesurer les progrès accomplis par l’enfant.

Suivi
Les bénévoles seront régulièrement suivis par les instituteurs et par les responsables de Dunia au cours de réunions mensuelles, où ils exposeront leurs difficultés, leurs questions.Ainsi, l’activité sera également un lieu d’échange pour les bénévoles.
Engagement
Le bénévole signe un acte d’engagement avec DUNIA. Il est tenu de prévenir de ses absences. Il s’engage sauf exception pour la durée de l’année scolaire. Tout désistement doit faire l’objet d’un courrier. En contrepartie, l’association Dunia s’engage à prendre en charge le transport du bénévole si transport il y a, et à valoriser son implication auprès des universités, écoles, ou employeurs. L’association proposera également à ses bénévoles des formations gratuites en informatique.
Moyens à mettre en œuvre
Moyens humains
L’action nécessite au minimum une vingtaine de bénévoles, qui seront recrutés dans les lycées et les universités d’Abidjan.

Moyens matériels
Des éléments de fourniture sont indispensables à la réussite du projet. Il nous faudra bénéficier de cahiers pour le suivi des enfants, de stylos, de craie, et d’une trentaine d’ouvrages pédagogiques et de littérature jeunesse.
Moyens financiers

Ils sont également indispensables pour prendre en compte le transport des bénévoles, leur formation, et compléter l’action de quelques sorties, notamment au musée national où s’organisent des ateliers destinés aux enfants.

Difficultés à prendre en compte

Ils tiennent à l’imprévisibilité des enfants, qui pourraient ne pas comprendre l’intérêt de cet accompagnement, à la difficulté d’impliquer les parents, au nombre pléthorique d’élèves en difficulté qui peut compromettre l’idée d’un suivi individualisé, au manque d’engagement et de sérieux des bénévoles à mener une action désintéressée.
Prolongement et poursuite de l’action au delà de l’année scolaire 2001-2002

Nous voulons faire de l’EPP Gendarmerie 2 une école test et étendre l’action à l’ensemble du groupe scolaire et à l’ensemble des écoles d’Abobo si l’expérience se révèle viable et efficace.

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4 Conclusion
Cette action d’accompagnement scolaire, DUNIA entend lutter contre l’échec scolaire, contre la déscolarisation qui est souvent suivie de désocialisation de l’enfant, qui quitte sa famille pour se retrouver à errer dans la rue. L’association espère également impliquer davantage les jeunes dans des actions civiques, de développement et leur faire prendre conscience que le développement de leur pays ne tient qu’à eux et non à des apports financiers extérieurs.

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Equipe Côted'Ivoire
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